Bruissement des élytres
Palpitation des ailes irisées
Miroirs docelles qui reflètent la nuit
Dards aigus qui transpercent
Des carapaces luisantes
Pièges de soie
Auréolés de perles de pluie
Tisseuses de lombre
A laffût des phalènes
Métamorphoses mystérieuses
Rêves de chrysalide
En des azurs limpides
Ambroisie florale
En des trompes avides
Suicides électriques
Dans les feux de la nuit
Scarabés, noirs scaphandriers
Des terres arides
Libellules irisées
Effleurant leau sans ride
Sombres légions des fourmis
En des corps qui pullulent
Mer de mandibules
Dépeçant des morceaux de vie
Dans un jardin dété
Une belle endormie
Dans un rêve éveillé
Observait tout un monde
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Sous le boisseau la lampe éclaire
une allée-venue de fourmis
court court l'épeire
oiseau de nuit sans ailes
elle compte ses pattes
et trouve un nombre différent chaque fois
cette araignée non arithméticienne
s'avère meilleure géomètre
lorsque sortant du boisseau
elle va dans le jardin
tracer des constructions légères
pour attraper des perles d'eau
la lampe s'éteint doucement
les fourmis travaillent travaillent
travaillent éperdument
l'épeire bâille bâille
en attendant
les mouches Ah cruelle épeire
qui te construis dans les jardins mélancoliques
de petits abattoirs en fils de diamant.
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De toutes les belles choses
Qui vous manquent en hiver,
Qu'aimez-vous mieux ?
- Moi, les roses;
- Moi, l'aspect d'un beau pré
vert;
- Moi, la moisson blondissante,
Chevelure des sillons;
- Moi, le rossignol qui chante;
- Et moi, les beaux papillons.
Le papillon, fleur sans tige
Qui voltige,
Que l'on cueille en un réseau;
Dans la nature infinie,
Harmonie
Entre la plante et l'oiseau.
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